Moun

Au-delà des murs s’étendait les champs. Couleur lavande ou fleur de colza, les couleurs, l’odeur, et les mélodies reprenaient vie. Les oiseaux gazouillaient et le vent susurrait. Paisiblement la vie avait repris son cours, et un chef d’orchestre vraisemblablement bien caché, orchestrait le tout d’une main de maître. Mais dans un coin du tableau, plus sombre que les autres, il semblait y avoir une méprise flagrante pour certains. Après cet hiver glacial, Moun avait attendu la naissance du printemps avec impatience. Dans ses songes les plus profond, elle l’avait convoité comme ces hommes et leur Graal. Convoiter un été vous semble commun et bien moins fou que le Graal, mais croyez le, pour Moun rien n’était joué d’avance. Sa famille malheureusement n’était pas conviée. Mais, elle évitait d’y penser car à chaque seconde loin d’eux, son cœur se briser plus violemment que de la porcelaine. Leurs visages lui apparaissait mais surtout le souvenir de son pays en sang.
Après le bruit des tirs et hurlements, chaque parcelle de son corps était enveloppé du chant des mésanges, hirondelles et du rire des enfants.
Après l’odeur de la poussière et du sang, elle s’émerveillait à nouveau des senteurs de roses, jonquilles et de muguet.
Après avoir visionné l’indescriptible, son esprit contemplait des couleurs vives, des sourires et des familles radieuses.
Il lui semblait recouvrer ses sens et leur beauté. « La vie est belle, à voir » songeait elle.
Malheureusement, l’histoire n’est pas aussi agréable. Parce qu’en vérité malgré ses bonheurs simples dont se contentait Moun, demeurait ce sentiment de solitude. Sa famille à des milliers de kilomètres était tout ce qui aurait suffi à la réconforter. Les savoir en vie, aussi. Au lieu de ça, la vie avait puni Moun d’une véracité qu’elle ignorait jusqu’à présent. Autrefois, elle croyait en l’humanité, dorénavant elle n’en était plus certaine. Elle reconnaissait le chant de la nature, mais le langage des hommes avait bien changé. Sans son foyer, perdu dans l’immensité du monde, dans l’espoir de vivre décemment quelque part, sans craindre de tomber sous une balle, elle avait cette impression écrasante de n’exister que dans ses pensées. Tous les visages d’inconnus, leurs yeux qui la regardait parfois un fragment de seconde, ne lui communiquer rien, si ce n’est de la haine. Son esprit ne comprenait plus, elle ne savait comment exister. Elle qui aimait tant se sentir belle ressemblait davantage à un déchet, humain. Abandonnée de tous, voilà ce qu’elle ressentait. Errant dans ce labyrinthe boueux et humide. Était-ce ici sa place ? Il semblait. Il lui restait quoi ? De l’espoir ? Mais pour combien de temps encore… et combien d’autres vies.

Balade nocturne.

Cette journée avait été plus éprouvante que toute autre depuis plusieurs mois. Le soir venu alors que la nuit entrait en scène, un sentiment la tirailla. Violente angoisse demeurant ancré dans le cerveau telle une tumeur, la solitude. Elle connaissait le remède pourtant : suivre son cœur. Adieu la raison qui la guide chaque jour, et l’emprisonne, disons-le-nous. Poussé par son besoin primaire elle attrapa les clefs de voiture, enfila son pull le plus chaud, pris deux cigarettes et se laissa guidé jusqu’à la mer. Dans cette nuit scintillante elle descendit de la voiture, le froid la salua. S’engouffrant ou il le pouvait il lui rappela avec son arrogance, la fragilité de sa chaire. Heureuse de ressentir son corps réagir avec vivacité lui prouvant qu’elle était la bien vivante, elle installa son casque sur son bonnet et commença la balade nocturne entraînée par une mélodie frissonnante. Se balader le soir, au bord de la mer, est source d’amour. Voilà un sentiment subjectif mais sincère qui raisonnait en elle. Telle une pièce de théâtre parfaitement orchestré elle croisait les coureurs, et comme une provocatrice amatrice elle allumait sa cigarette pour se distinguer de cette masse fluide. Les autres coureurs plus agiles, s’élançaient sur leurs quatre pattes sous la lune étincelante, ces ombres semblait se joindre à ce spectacle admiré de toutes les étoiles. Chaque personne sur cette plage semblait appartenir à son univers, et pourtant chacun possédait le sien. Enfin, elle se coupait de son quotidien banal. La froideur de la nuit omniprésente n’était pas son ennemie en cette soirée. Il lui offrait la perspective d’apprécier le retour dans son foyer chaleureux. Enfin, le temps semblait lui appartenir. AU-DELÀ de toutes ces choses qui lui semble imposé. Elle utilisait ce temps comme bon lui semble, pour une chose qui vous semble futile mais qui pour elle n’avait de par sa gratuité, plus de valeur que toute autre chose, car elle se l’offrait à elle-même sans aucunes attentes. C’était elle et les éléments, rien d’autre. La nuit ne laissait aucun visage lui apparaître, seul des corps en mouvement passaient parfois. Cependant, elle vivait dans une autre dimension, certaine de ne plus avoir de contact qu’avec la lune qui l’éclairait. Sur son visage martelé par le vent, un sourire se dessina, et son cœur réchauffa tout son être. Elle n’avait jamais été aussi heureuse qu’à cet instant qui la seconde d’après, aurait déjà disparu.

Overthinking

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Elle ne va plus bien, du tout. Et la revoilà, la descente dans les profondeurs de son palais mental. Elle va s’auto détruire toute la nuit sur des clopes, de l’alcool et un son de Jazz mélancolique où le chanteur tentera de l’apaiser de sa voix rauque.  Mais elle s’engouffrera dans la noirceur juste avec ses pensées qui se bousculent et ce sentiment d’incapacité à déployer ses ailes liées de barbelés dans son dos. Ses ailes censé se déployer pour enfin réaliser ses rêves jamais avoués. Elle a besoin de plus, besoin de vivre, de respirer à sentir ses poumons brûler, de briser les normes, de s’enfuir pour ne jamais revenir, de changer, d’évoluer, de s’élever, de bousculer son être et enfin, de sentir chavirer chaque parcelle de ce dernier. Elle veut suffoquer sous cette puissante vague, pour dans un souffle sauveur, s’échouer sur le sable fin pour se relever et s’avancer, débarrasser de tous ses traumas, de tout ce qui l’a détruit à un instant. Mais ce serait une erreur, elle le sait. Elle est faite de telle sorte que chaque épreuve qui l’a tapé avec force au creux de ses omoplates, pour la pousser à avancer, l’a façonné pour la rendre unique. Pourquoi se rabaisse-t-elle alors qu’elle le sait, elle vaut quelque chose dans ce putain de vaste monde. Elle n’est pas inutile car elle existe pour elle. Elle doit tendre les bras vers les étoiles dont elle rêve aussi parfois de les rejoindre, elles sont si belles. Gardez votre argent ses rêves ne nécessite aucune sorte de corruption. Elle veut briser la conformité qui l’écrase chaque jour avec lourdeur, cesser d’être un mouton. Elle n’est certainement pas voué à cela car son âme se noie dans ce monde, elle vit dans une autre dimension que vous ne voyez pas, que vous ne soupçonnez même pas. C’est pour cela qu’aucun de vous ne la connais réellement car vous ne pouvez mettre de côté votre existence et votre vision étroite pour l’entendre toute entière. Elle ne peut s’offrir qu’à elle-même et se détruire la nuit sur des sanglots et une musique mélancolique qui elle semble bien réelle. Et il lui semble entendre parfois la profondeur d’un être tout entier qui s’exprime, et elle se sent alors moins seule dans cette immensité.

L’instant présent.

Chaque instant d’une vie compte, chaque décision change quelque chose en vous, mais il n’y a pas de retour en arrière. Remise en question, moments sombres, ils sont aussi précieux que vos moments de pur bonheur. La grande question c’est : suivons-nous un chemin tout tracé ? Cette équation complexe qui nous définit est-elle la seule à décider de notre destiné, ou sommes-nous en mesure d’influencer à chaque instant nos actes. Je préfère la deuxième hypothèse. Notre âme est unique, elle suit un chemin fait de valeurs, de croyances, d’idéaux qui assemblés en une unique personne, en font un être à part entière doué d’un sens développé et d’une fragilité accru. Chacun de nous, nous sommes faibles. Seulement voilà, chacun ses faiblesses et chacun sa force. C’est ce qui rend l’homme si complexe. Nous voulons en permanence tout ranger dans des cases, tout définir par famille, par critères, par idéologies. Avec autant de critères nous ne pouvons que séparer l’humanité et la rendre faible. On se définit appartenant à un pays, à une religion, d’autres à la haine qui les enlacent chaque matin au réveil et les berce chaque soir avant de dormir. N’y a-t-il pas un point commun à chaque humain foulant le sol de la planète Terre ? N’aspirons-nous pas tous à la même chose ? Une société si commune et conforme ne peut que rendre les rêveurs de ce monde plus en marge de l’humanité que jamais. N’est-ce pas ridicule de se réduire à une personne de passage sur cette planète alors que nous ne sommes qu’une poussière parmi tant d’autres dans l’univers. L’univers, et pourquoi ne penser qu’à son avenir, ou se morfondre sur son passé, pourquoi ne pas se contenter de la vie, de cet instant, j’entends par là enfin apprécier tout ce qui vous entoure. Des autres créatures, de la nature. Réalisez-vous ? Le coucher de soleil est à lui seul un trésor, il n’est jamais le même, vous pouvez pourtant l’admirer partout, il s’offre à vous, se couchant dans le col de ces montagnes, dans la mer glacial, ou en arrière-plan du sourire de la personne que vous aimez. Et il ne dure qu’un instant. Chaque existence influence celle d’un autre, toutes nos interactions changent une âme et la façonne délicatement pour parvenir à créer perpétuellement des existences toutes totalement différentes, et pourtant nous sommes tant de grain de poussières différent depuis des millénaires …

La pensée de l’âme.

 

Dessin femme

Je me suis perdu. Moi, mon âme, la personne que j’ai été mais que je ne suis plus. Je l’ai perdu le jour ou tu m’as brisé, le jour ou tu as trahis mon être. Tu as démoli toute la confiance que j’avais mis des années à accumuler. Parce que comme chaque être ayant un cœur, je souffre de tant de choses. Les mots en premier lieux sont les assassins de ma personne. Surtout lorsque la personne qui prononce ces mots meurtriers est une personne que nous aimons. Il est si simple de détruire l’humain.
L’humain c’est un être si complexe, parfois je le hais, parfois je l’admire. Et on se perd parce qu’on se remet en question à chaque critique qu’on essuie. On recherche la solitude pour se retrouver. Et si on se comprend soit même c’est le principal, ce qu’on a vécu, ce qu’on vit, nous définis. Le passé est le pilier de notre personne, si le passé disparaît, alors notre personne s’efface. Hors les âmes que vous rencontrez sur votre passage, ces âmes ne connaissent pas votre passé et, il faut le dire, seul les passants chanceux pourront mettre la main sur votre cœur, seul les passants chanceux pourront écouter de quoi est fait votre pilier. Et si vous êtes personne chanceuse peut être un jour entendrais vous, sans tabou, l’histoire du pilier d’un autre. Et à ce jour vous pourrez proclamer au monde : je connais véritablement cette personne.

John.

John.MarstonC’est toute une histoire que cet homme. Cet homme marqué par la vie, mais aussi la mort. Que ne ferait-on pas pour sa famille, quelle est la limite? Est il inévitable lorsque l’on sombre dans les néants, de devoir agir parfois contre l’une de nos plus belle valeur, de devoir se mutiler l’âme pour s’en sortir ? La vie nous teste, elle mène le jeu, les pièges se succèdent tout autant que les erreurs et la réussite. On paie de ses erreurs, on les assumes, on les surmontes. Un mélange qu’on accepte de tout et de rien. Pour apprécier le soleil il faut se mouiller. C’est ainsi, rien n’est acquis, rien n’est simple. Mais se contenter de ce qu’on nous offre, c’est le départ du bonheur, le panorama d’une montagne puis le souffle du vent qui prône un semblant de liberté. Pour cet homme, seul la rédemption la lui ramènera, son unique souhait c’est les retrouver. Sa femme, son fils.

Guérir.

TristessePersonne ne peut lire au travers de vos larmes, personne ne peut comprendre votre peine comme vous. Mais quelqu’un peut vous venir en aide, quelqu’un peut vouloir comprendre pour partager avec vous, même le plus sombre de votre âme. Parce que aimer c’est partager. Tout. Aimer quelqu’un c’est l’accompagner, l’aider, le soutenir. Les gestes, les mots et le temps peuvent blesser autant que guérir. En fin de compte, la guérison est une équation des petites choses de la vie.

Broken heart

Heart.Flower

Plus de mots. Ce crime envers l’humanité nous a touché en plein cœur. Alors je me demande quand il fleurira à nouveau. Mes valeurs sont meurtries. Je crois bien que la tristesse a empli mes pensées. Mais toujours la liberté et l’amour de mon prochain prônera.

Telle une plume …

Dessin.filleJoanna a toujours été là pour toi.
Et tu es la, à te demander si il n’y a pas mieux ailleurs, si ça en vaut vraiment la peine. Mais tu ne réalise vraiment pas? Elle a toujours su te considérer à ta juste valeur, elle ne doute pas, enfin pas de ce que tu es réellement. Bien sur comme tout le monde elle doute du temps qui passe, qui efface petit à petit la mémoire. Mais elle serait prête à tout oublier si elle savait que les souvenirs futur à tes côtés les remplacerait. Il arrive à un instant donné ou une décision s’offre à nous, telle une plume qu’on tente d’attraper mais qui à une seconde près pourrait nous échapper … Alors il faut se lancer car la vie est faite de risques. Tenter de décider de ce qu’on s’offre, sans subir.